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REMAKE ET CESSION DE DROITS D’AUTEUR

Nov 2022

Qu’est ce-qu’un « Remake » de film ? Le réalisateur du film ‘Les Nouvelles Aventures d’Aladin’ avait conclu en 2014 un contrat de cession de droits d’auteur avec la société de production du film. Le contrat prévoyait notamment une rémunération complémentaire de l’auteur en cas de production d’un « Remake, Prequel, Sequel ou Spin-off ». Le film est sorti en 2015.

La société de production a ensuite, en 2017, décidé de produire le film ‘Les Nouvelles Aventures de Cendrillon’ dont la réalisation a été confiée à un autre réalisateur.

Considérant que ce film constituait un remake de son film, ou à tout le moins un spin-off, le premier réalisateur a estimé qu’en l’absence de versement de la rémunération complémentaire négociée, la société de production avait commis une faute contractuelle, des actes de contrefaçon et des actes de parasitisme.

La Cour d’appel de Paris, dans sa décision du 21 Octobre 2022 (n° 20/18408) infirme le premier jugement et retient qu’elle doit « au seul regard de la définition claire du remake donnée par le contrat vérifier si le film ‘Les Nouvelles Aventures de Cendrillon’ reprend en substance tout ou partie des thèmes, intrigues, situations, personnages, dialogues, voire découpage, cadrage, mise en scène du film ‘Les Nouvelles Aventures d’Aladin’ ».

Elle constate de grandes similitudes entre les deux films litigieux dans le traitement des thèmes, intrigues, découpage et mise en scène. Par ailleurs, la promotion du film ‘Les Nouvelles Aventures de Cendrillon’ a été faite en référence constante au film ‘Les Nouvelles Aventures d’Aladin’ et la filiation de l’un avec l’autre a été un élément de communication utilisé par les producteurs.

Ainsi, bien que l’histoire ait été racontée de façon différente en raison du conte dont le film est inspiré, la Cour retient que le film ‘Les Nouvelles Aventures de Cendrillon’ doit être qualifié de « remake » au sens du contrat.

La Cour retient que la qualification contractuelle du remake ouvre droit à rémunération telle que négocié, mais ne constitue pas un acte de contrefaçon… ce qui n’est pas en accord avec la dernière jurisprudence de la Cour de cassation du 5 octobre 2022.

Dans les contrat de cession de droit, attention aux clauses types qui sont réutilisées d’un contrat à l’autre, sans plus être lues ou négociées !